Eric Faye. Eclipses Japonaises. Seuil, 2016



Résumé :


Entre les années 60 et 80, des individus, japonais pour la plupart et parfois très jeunes, disparaissent sans raison apparente, « cachés des dieux », selon l’expression nipponne. Il faudra attendre le début du deuxième millénaire pour que la Corée du Nord avoue les avoir enlevés pour former ses espions. Eric Faye donne chair à ces individus brutalement dépossédés de leur vie pour enseigner les subtilités de leur langue, de leur culture et servir la propagande du régime au cœur de la guerre froide.




Est-il possible d’éprouver de la joie ou de la satisfaction, treize ans après avoir été 
enlevé ? La mère ne sait que penser…Qui sait ce qui est obligatoire, là-bas ? Lorsque vous êtes tenus de porter arrimé sur le cœur un badge du chef historique souriant, n'avez-vous pas pour devoir de sourire, vous aussi ? Un air grave, triste, n'est-il pas assimilé à un blasphème ?


Biographie :

Né en 1963 à Limoges, Eric Faye a construit une œuvre autour de plusieurs obsessions (le temps, les perdants, la fuite en avant) empreinte également de culture asiatique et d’atmosphères fantastiques.

Il débute en 1992 en écrivant dans la revue « Le Serpent à Plumes », une nouvelle Le Général Solitude, qu’il développera trois ans plus tard dans un premier roman éponyme. En 1997, il publie chez Stock Parij, uchronie située dans un Paris de 1945, partagé en deux zones, l’une occidentalisée et l’autre communiste, tandis que la même année il remporte le prix des Deux Magots pour son recueil de nouvelles fantastiques Je suis le gardien du phare (Corti). 

Ses voyages à travers l'Asie et l'Europe lui inspirent en 2005, Mes trains de nuit (Stock), éloge de la lenteur, de la contemplation et du nomadisme. Dès lors, son œuvre alterne entre littérature de voyage, de fiction et des récits. En 2010, il se rend avec l'écrivain Christian Garcin en Iakoutie (Russie) ; de ce voyage résulte un récit, En descendant les fleuves - Carnets de l'Extrême-Orient russe. (2011, Stock).

Éric Faye participe à de nombreux voyages. Ainsi, en 2012, il se rend en compagnie d’autres écrivains en Sibérie centrale. En 2014, une collaboration avec le photographe Xavier Voirol donne naissance à Une si lente absence (Le bec en l’air), récit relatant le voyage à bord du transsibérien reliant Moscou à Pékin. 

 Pour autant, Eric Faye ne délaisse pas la fiction, en publiant Nous aurons toujours Paris en 2009 (Stock). Dans ce livre dédié aux sentiments, aux pérégrinations et aux rencontres, il évoque l’Afrique, Julien Gracq ou encore Ismail Kadaré, auteur à qui il a déjà consacré plusieurs essais en 1991 aux éditions Corti. 

En 2010, il reçoit le grand prix du roman de l’Académie française pour Nagasaki (Stock), roman inspiré d'un fait divers relatant l'histoire d'un homme qui découvre une intruse vivant chez lui. Deux ans plus tard, Éric Faye devient lauréat de la Villa Kujoyama à Kyôto, période dont il tire un journal, Malgré Fukushima (2014, Corti). 

Eric Faye est également journaliste à l’agence Reuters et traduit des articles anglais. En 2016, est publié Eclipses Japonaises (Seuil), où il met en lumière les destins de citoyens japonais, arrachés à leur quotidien et leur identité par la Corée du Nord.