Salim Bachi. Dieu, Allah, moi et les autres. Gallimard. 2017


Résumé :

Il s’agit du récit d’une libération, celle de l'auteur qui « comme tous les gamins d’Algérie, vivait dans la crainte de ne pas être assez bon pour échapper au châtiment du Grand Méchant Allah ». Pourtant, Salim Bachi finira par rejeter la religion de ses ancêtres, l’islam, pour se détacher de la nation où il est né. Il refuse également tous les endoctrinements pour trouver refuge dans les livres et la littérature. Entre souvenirs et réflexions politiques, religieuses et historiques, Salim Bachi livre un récit personnel et engagé.

"J’ai essayé pour chaque livre, chaque roman, d’être le plus juste et le plus vrai, de ne rien masquer de ce que je suis, au plus intime, ni de voiler la vérité du monde et des êtres telle qu’elle m’apparaissait…. Il me semble n’avoir trahi ni mes idées ni la haute opinion que je me fais de la littérature."

Biographie :

Salim Bachi naît à Alger en 1971 et passe son enfance à Annaba. A la fois plaisir familial et  refuge face à une maladie génétique qui le fait souffrir, la lecture devient également un rempart contre une école délivrant un enseignement pour le moins obscurantiste. En 1997, il quitte l’Algérie pour poursuivre des études de lettres à la Sorbonne à Paris. Tout en se formant à la l’écriture, il obtient un DEA de lettres modernes.

C’est en 2001 qu’il publie son premier roman chez Gallimard Le chien d’Ulysse, unanimement salué à l’époque par la critique et couronné par le Goncourt du premier roman. Salim Bachi entame alors un cycle d’écriture retraçant l’histoire de l’Algérie allant de la décolonisation jusqu’à nos jours avec La Kahéna en 2003 (Prix tropiques 2004), et Les douze contes de minuit, recueil de nouvelles paru en 2006.

Salim Bachi devient alors dans son pays d’origine « l’écrivain le plus talentueux de sa génération ».

Pensionnaire à la Villa Médicis à Rome en 2005, il fait paraître, l’année suivante un roman qui rompt avec ses précédents ouvrages. En effet, il s’oriente vers des sujets d’actualités avec Tuez-les tous dans lequel il se met dans la peau d’un terroriste du 11 septembre et décortique les mécanismes internes qui secouent l’auteur de l’attentat. Il récidive en 2012, en se glissant cette fois-ci dans la peau d’une « icône » médiatique du terrorisme  islamiste des années 90, avec Moi, Khaled Kelkal publié chez Grasset.

En 2008, paraît Le silence de Mahomet, fiction historique qui  transporte le lecteur à la genèse de l’Islam. Salim Bachi revient sur le contexte culturel qui a permis l’émergence de cette religion et apporte une pluralité de regards sur l'ensemble des faits et gestes du prophète à différentes époques de sa vie.

En 2013, Salim Bachi offre un deuxième regard algérien sur Albert Camus avec Le dernier été d’un jeune homme. Dans ce roman, il s’intéresse surtout à la psychologie de l’homme marqué par son enfance algérienne, à son environnement familial, aux événements qui ont forgé son âme adolescente et aux livres qui ont enflammé son imaginaire.

Son dernier récit Dieu, Allah, moi et les autres, paru cette année, nous offre  une conversation entre lui et sa conscience. Entre un homme et son histoire.


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